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Masahide Otani
Le vide n'existe-t-il pas ?, 2012
Six empreintes sur feuilles de papier
33,5 x 24,5 cm
pièce unique -
Masahide Otani
Bouteilles de gaz - série Aporétographie, 2011
Béton
(140 x 30 cm) x 7 - installation dimensions variables
pièce unique
Production Biennale d'Anglet, 2011
Château Chasse Spleen -
Masahide Otani
Aporéographie (volets clos), 2011
Crayon sur papier
43,5 x 31 cm x 1,5
pièce unique -
Masahide Otani
Aporétographie (volets clos), 2010
3 moulages béton, métal
dimensions variables
pièce unique
Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris
De Facto -
Masahide Otani
Bouteille de Gaz, 2009
Plâtre, métal, polystyrène
138 cm
Edition de 3 -
Masahide Otani
Excuse, 2009
Papier blanc
38,3 x 27,5 cm
pièce unique -
Masahide Otani
Bureau belge, 2007
Vidéo Dvd en boucle
Dimensions variables - 3'28''
Edition de 5 + 2 EA
Crédit Agricole / Conseil Général Seine Saint-Denis -
Masahide Otani
Setting a painting, 2007
peinture et poudre de plomb sur toile
100 x 100 cm
Edition de 7
Cortex Athletico -
Masahide Otani
Après le tournage, 2007
contreplaqué, peinture
dimensions variables
pièce unique -
Masahide Otani
Autoportrait, 2007
Bois contreplaqué, chaînettes en métal, photographie, clous
120 x 90 x 50 cm
pièce unique -
Masahide Otani
Un homme ne dort plus, 2007
Lampe, table en bois, tabouret en bois, feuille, crayon, gomme
65 x 72 x 40 cm
pièce unique
"Maintenant, tu vis dans la terreure du silence" G. Perec, Un homme qui dort -
Masahide Otani
Mon tombeau, 2007
Planche en bois contreplaqué, tréteaux, chaise, peinture acrylique sur toile, papier, carton, verre, équerre, chiffon, plastique, pinceaux
90 x 120 x 130 cm
pièce unique -
Masahide Otani
La chambre espagnole, 2006
Bois, lasure
250 x 180 x 80 cm
pièce unique -
Masahide Otani
Je-fait, 2006
Bois, lasure, vis
Dimensions variables
pièce unique -
Masahide Otani
Echafaudage standard, 2005
Bois, lasure
380 x 190 x 100 cm
pièce unique -
Masahide Otani
Rocker room, 2004
Bois contreplaqué, peinture acrylique, métal, lasure bois
(180 x 120 x 50 cm) x 5
pièce unique -
Masahide Otani
Reconstitution 3, 2004
Moulage en ciiment
Dimension variables
Edition de Exemplaire illimité -
Masahide Otani
Reconstitution 2, 2004
Bois, acrylique
Installation environ 150 x 150 x 150 cm
pièce unique
Biographie
Le travail de Masahide Otani est exemplaire. Chacune des pièces est réalisée en contreplaqué lasuré : tables, chaises, chevalet, échafaudage. Mais ses objets ne sont pas exactement ce que formellement ils prétendent être. Ce n'est pas un échafaudage, mais un objet-dit-échafaudage, un objet-formulé-échafaudage. Et c'est en cela qu'ils sont fondamentalement exemplaires, paradigmatiques, parce qu'ils se formulent à côté. Ici tout se joue à côté. Reconstitution 2 n'est pas autre chose que des tables et des chaises d'un café, Je fait n'est pas autre chose qu'une série d'échafaudages de chantier, La chambre espagnole n'est pas autre chose qu'un châssis sur un chevalet, et pourtant ils sont tous littéralement autre chose. Ils sont cette deuxième fois, cette reprise, ce « de nouveau » qui fait que ces objets, dans un écart, produisent un déplacement. Ils acquièrent, pour le coup, une singularité exemplaire et inqualifiable. C'est littéral et exemplaire parce qu'il s'agit bien d'une répétition, d'une re-formulation : un échafaudage est un échafaudage est une tautologie. Mais il y a bien sûr un écart dans cette deuxième fois, ce n'est plus exactement le même objet parce que nous devons déplacer notre manière de voir, nos usages. Chaque pièce de Masahide Otani joue sur ce déplacement, sur cet écart. D'abord en maintenant en chaque objet la forme intacte mais en neutralisant par le matériau son usage premier : aucune chaise ne peut servir comme il est bien sûr impossible de se servir des échafaudages. En maintenant encore dans ces objets l'idée possible de leur fonction mais en la perturbant : dans La chambre espagnole si la fonction du chevalet est maintenue elle s'absorbe doublement parce que l'objet est inutilisable, mais aussi parce qu'il renvoie à une illusion perspectiviste dans laquelle Velasquez lui-même pourrait se perdre. Enfin en exposant à la lettre ce déplacement et cet écart jusque dans le langage : ce qui est littéral, répété, est en soi, et c'est ici sans doute le sens le plus profond, une traduction, au sens de cet écart dans l'usage, au sens de cette a-grammaticalité, Je fait, qui restitue à la langue, au sujet, à la forme et à ce que je vois un nouvel usage possible et pour « le faire être de nouveau autant que pour le rendre à sa puissance, à l'indifférente vérité de la tautologie » (Giorgio Agamben, Bartleby o della contingenza). Mais dans ces autres usages, se profi le déjà une ombre, ces chaises vides, ce châssis vide et ces échafaudages contre des murs blancs qui disent ou finissent par dire une sorte d'avertissement de chantier, « attention travaux », on ravale : s'agit-il de ruines ou est-ce en cours de montage ? Les oeuvres de Masahide Otani sont bien ici encore exemplaires.
Fabien Vallos